PORTRAIT DE NICOLE

 Paul Cuvelier a réalisé en 1952 le portrait au pastel d’une jeune fille de Mons, Nicole Dufrane, alors âgée de 12 ans [1].

Sur la base d’un nouveau témoignage de Nicole, recueilli en avril 2019, voici ce que l’on peut dire du contexte et de la réalisation de cette œuvre.

Nicole à la mer, années 50

Le portrait a été réalisé dans la maison de la famille Dufrane, située rue de la Réunion à Mons, où Paul était alors hébergé. Paul y occupait deux pièces, à l’étage, dont les fenêtres donnaient côté jardin. Dans la plus petite de ces pièces, que Paul utilisait comme chambre, il avait installé un lit de camp de l’armée américaine. Dans l’autre se trouvaient son chevalet et sa table de dessin, où il créait ses planches de Corentin. Nicole se souvient que c’est également là que Paul a réalisé son projet de tapisserie pour l’UNESCO, qui est ensuite resté fixé au mur et constituait à peu près l’unique décoration de cette pièce.

C’est Paul qui a demandé à Nicole de bien vouloir poser pour lui, de manière à ce qu’il puisse s’ « exercer » à la réalisation de portraits au pastel [2].

Lors des séances de pose, Nicole était vêtue d’une robe faite d’un tissu soyeux, que sa mère avait portée étant jeune, lors des bals de la magistrature. Ce tissu présentait un motif de petits bouquets de fleurs sur fond clair, que Paul n’a pas fait apparaître sur le portrait. Le liseré du décolleté était de velours vert.

Paul Cuvelier travaillant à la tapisserie pour l’Unesco ©michel lefrancq

L’atelier se trouvant dans la maison où Nicole vivait, les séances de pose avaient lieu de manière improvisée, chaque fois que cela convenait au peintre et à son modèle. Paul a réalisé plusieurs croquis avant de commencer le portrait. Nicole a conservé un bon souvenir de ces séances. Paul parlait peu et l’atmosphère était calme, ce qui autorisait Nicole à laisser son esprit vagabonder librement…

Nicole se souvient que le portrait a été exposé peu après au Musée des Beaux-Arts de Mons, probablement lors d’un salon annuel du Cercle du Bon Vouloir, et qu’il a été acquis à cette occasion par la Province de Hainaut. Une photographie noir et blanc du portrait avait été réalisée[3], que Nicole a conservée.

En 1984, le portrait a été à nouveau exposé, cette fois à Woluwe-Saint-Pierre, lors d’une rétrospective Paul Cuvelier organisée à l’occasion de la parution du « Corentin et les Chemins du Merveilleux » de Philippe Goddin.

Grégoire CUVELIER

Cet article est la propriété de la Fondation Paul Cuvelier.

Le portrait photographié par Marcel Lefrancq en 1952

[1] Voir à ce sujet le témoignage « Nicole », Journal du 2 septembre 2016.

[2] En 1953, Paul réalisa un grand portrait au pastel sur commande. Voir à ce sujet le témoignage « Portrait d’une communiante », Journal du 26 septembre 2018 .

[3] Cette photographie fut réalisée par Marcel Lefrancq, photographe montois. Le portrait au pastel orne actuellement le bureau d’une fonctionnaire de la Province, où il fut rephotographié cette année par un membre de la Fondation. Le dessin ‘Hirondelle royale’, également acquis par la Province de Hainaut, fut malheureusement détruit par l’incendie de l’immeuble Delta-Hainaut en 1990.